Missile
à deux étages à propergol solide,
transporté sur quatre véhicules chenillés
XM474, le MGM-31 Pershing I entra en service en 1962,
son déploiement en Europe intervenant deux ans
plus tard. Engagé sur le théâtre
central européen en vue de fournir aux armées
en campagne un soutien nucléaire, cet engin est
regroupé en bataillons composés d'une
batterie de commandement et de quatre batteries de tir.
En 1966, pour améliorer la mobilité,
somme toute assez faible de ce système d'arme,
un contrat fut conclu avec Martin-Marietta en vue de
permettre le développement d'une version aux
capacités augmentées, le Pershing la.
La production du nouveau missile, qui devait remplacer
le Pershing I au sein de l'US Army et de la force aérienne
ouest-allemande (celle-ci avait acquis auparavant soixante-douze
lanceurs du modèle de base), débuta au
cours du mois de novembre 1967, les livraisons aux unités
opérationnelles commençant de leur côté
en 1969. La modification la plus importante apportée
à la conception de ce système résidait
dans le remplacement des tracteurs chenillés
par des véhicules à roues dérivés
du châssis M656 de 5t, qui permettaient à
l'ensemble de posséder, tant sur route que sur
terrain accidenté, une étonnante facilité
de déplacement. En outre, et contrairement à
ce qui se passait pour le Pershing I, l'ogive était
à présent montée sur son vecteur
au lieu d'être convoyée sur un châssis.
L'unité de tir consistait en fait en un tracteur
combiné à une remorque faisant fonction
de lanceur-érecteur, un engin mettant en oeuvre
des génératrices, un autre destiné
au contrôle du tir et, enfin, un véhicule
radio doté d'une antenne. En 1976-1977, le Pershing
la, après avoir bénéficié
de certaines améliorations destinées à
diminuer son temps de réaction, reçut
un système de compte à rebours automatique
et un dispositif de lancement séquentiel qui
offrait la possibilité au commandant de batterie
de mettre à feu simultanément trois missiles
depuis un seul poste de contrôle, et ce, à
partir de sites non reconnus auparavant. L'US Army,
qui est le principal utilisateur du Pershing la, dispose
de cent soixante-quatre lanceurs, dont cent huit sont
déployés en Europe occidentale, la République
fédérale d'Allemagne ayant, de son côté,
remplacé la totalité de ses Pershing I
par cette version améliorée.
C'est en 1978 que prit fin le programme
du Pershing II, un missile de conception modulaire dérivé
du Pershing la, dont la précision et la portée
(environ 1 490 km) ont été accrues de
manière considérable. Destiné à
entrer en service en Europe occidentale (mais aussi
aux Etats-Unis) en 1984, en vue d'opérer la relève
du Pershing la, cet engin constitue en fait une réponse
à la mise en place, du côté soviétique,
des IRBM SS-20.
Le système de guidage du Pershing
II se compose d'un radar tout temps installé
dans un cône de nez en céramique et fonctionnant
en corrélation avec un autre radar de bord préréglé
sur l'objectif à atteindre. Cet ensemble, désigné
RADAG, confère au missile américain un
coefficient d'erreur probable tout à fait intéressant,
qui se situe entre 12 et 36 m. En outre, les ogives
de 60 et de 400 kt mise: en ouvre par le Pershing la
ont cédé la place, sur le nouvel engin,
à une tête de 200 kt qui provoque une explosion
aérienne et à une autre de 20 kt (W86)
qui pénètre d'une trentaine de mètres
dans le sol avant d'éclater. Grâce à
cette particularité, les postes de commandement
et les dispositifs de communication enterrés
de l'adversaire ne sont plus à l'abri d'une destruction.


CARACTERISTIQUES |
PROPULSION |
Solide |
GUIDAGE |
Inertie |
PORTEE |
Tête
: 1 ogive nucléaire de 60 kt ou de 400
kt; 1 ogive d'exercice. Portée minimale
: 160 km. Portée maximale : 740 km. |