La " Perle de l'empire
" comme la nommait les Espagnols est à l'origine de cette
courte guerre. Pendant que l'ancienne Amérique espagnole partait
en morceaux, l'île de Cuba restait une colonie hispanique.
Les mouvements d'indépendances montaient en puissance depuis 1868,
mais c'est en 1895 que l'insurrection générale éclata.
L'Espagne recula et céda en 1897 en accordant une plus large autonomie
à l'île cubaine. Mais la tension n'était pas retombée.
En effet, les Etats-Unis lorgnaient avec insistance sur cette île.
Ils avaient vu l'importance stratégique de celle-ci, surtout avec
le futur creusement du canal de Panama.
Durant l'hiver 1897-1898, la
presse américaine avait lancé une campagne pour la cause
cubaine. L'ambassadeur d'Espagne voit ses lettres publiées dans
les journaux américains. Par malheur pour lui, il traitait le président
américain, Mac Kinley, de terne et timoré. Le ton monte
et les grandes manuvres commencent. Le 25 janvier 1898, le consul
américain à Cuba, a demandé et obtenu la présence
du Cuirassé Maine dans la rade de la Havane. Or le 15 février,
vers 21 h 40, une énorme explosion secoue le navire. On dénombre
266 morts sur 350 hommes. Nul ne sait, encore aujourd'hui, la cause exacte
de cette explosion. La seule certitude, c'est que l'origine de celle-ci
est interne au bâtiment. Ce qui exclut l'utilisation d'une mine
comme l'on laissait supposer les Américains à l'époque.
Les hostilités débutent
officiellement le 25 avril. Les Etats-Unis remportant un premier succès
maritime. L'US Navy a décidé de surprendre en attaquant
là où on ne l'attend pas : aux Philippines le 1er mai. Après
2 heures de combat, la flotte espagnole du Pacifique est au fond de l'océan
dans la rade de Manille. Le côté Ouest ainsi dégagée
les Etats-Unis peuvent désormais s'occuper de Cuba.

En Floride, un corps expéditionnaire d'environ 25 000 hommes a
été rassemblé. Tout est loin d'être parfait,
il règne une telle confusion dans ce camp, qu'il s'est passé
plus de trois semaines entre l'embarquement des troupes américaines
et leur débarquement sue l'île de Cuba.
Mais la solidité et la rage de vaincre des troupes US font la différence.
Les célèbres Rough Riders, les rudes cavaliers, s'illustre
dans ces combats. Les Espagnols n'étant pas plus efficace que les
Américains dans l'organisation des troupes. Car sur 150 000 hommes
mobilisables, seulement 14 000 sont alignés. On peut remarquer
que 2 personnages américains sortent du lot pendant cette mini-guerre.
L'ancien sudiste " Joe la Bagarre " Wheeler et sous ses ordres
un jeune officier commandant les Rough Riders, Théodore Roosevelt,
futur président des Etats-Unis. Le siège de Santiago de
Cuba débute le 1er juillet mais malgré un armement dépassé,
les Espagnols sont solidement retranchés.
Les premiers assauts terrestres américains vont d'échec
en échec. Mais l'US Navy le 3 juillet va intervenir de manière
foudroyante. La flotte US se dirige donc, vers la rade de Santiago, les
bâtiments espagnols voulant éviter une rencontre qui leur
serait fatale tentent une sortie. Rattrapés, ils sont coulés.
Santiago tombe le 17 juillet.
L'armistice du 12 août,
puis le traité de Paris du 10 décembre consacrent la fin
d'un empire et la naissance d'une super-puissance. Cuba devient officiellement
indépendante mais dés 1901, les américains peuvent
utiliser un amendement qui leur donne le droit de s'installer militairement
dans l'île en cas de troubles.
Reste que d'un point de vue
militaire, on peut noter plusieurs choses.
D'une part, que le contrôle maritime a eu une part prépondérante
dans l'issu de la bataille. Il fallait maîtriser la mer. D'autre
part, la destruction complète de la flotte ennemie offre un avantage
sans conteste à l'époque pour toute opérations futures.
Plus tard, on parlera de maîtrise du ciel mais c'est encore une
autre histoire.