Tyr s'est rendue aux Macédoniens mais refuse l'entrée
d'Alexandre dans la vieille ville. Tyr se croit imprenable et des envoyés
de Carthage présents, exhortent le roi à résister.
La vieille ville est construite sur un îlot rocheux, les hautes
murailles sont protégées par environ 700 mètres
de mer profonde et agitée. Alexandre comprend que le siège sera long et difficile. Mais il ne peut
laisser derrière lui ce port et cette flotte hostiles qui seront
ravitaillées par Carthage. Des envoyés d'Alexandre venus
inciter les Tyriens à la paix sont massacrés et jetés
à la mer. La siège commence en janvier - 332.
En face de Tyr se trouve Uzzu. Alexandre ordonne de raser la ville et utiliser ses ruines et les bois du
mont Liban pour construire la jetée de 60 mètres de
large qui doit s'avancer vers Tyr. Les assiégés répliquent
en bombardant le chantier avec des catapultes. Alexandre a mobilisé les flottes des autres ports phéniciens,
fait construire des tours sur la jetée et répond en
pilonnant les pièces ennemies. Puis il part avec des troupes
légères répondre aux attaques des paysans, laissant
Perdiccas et Cratère diriger les travaux. Pendant son absence,
les assiégés préparent un grand vaisseau,
chargé à l'arrière de façon à ce
que la proue tienne nettement au dessus de l'eau, enduite de matière
inflammable. Au contact de la jetée, les rameurs y mettent
le feu et rapidement les tours flambent. La ville assiégée
se mobilise pour fabriquer toutes sortes d'armes. De retour Alexandre trouve l'ouvrage détruit par les vagues poussées par
un vent violent.
Alexandre décide de reconstruire une chaussée plus large et dirigée
face au vent. Les Tyriens ne restent pas inactifs et des plongeurs
vont sous la chaussée et armés de faux retirent les
branches d'arbres sur lesquelles la construction repose. Au moment
où le conquérant doute du projet, "sa" flotte arrive
de Chypre ainsi que des troupes fraîches venues de Grèce.
190 vaisseaux sont disponibles et dissuadent toute attaque de la flotte
des assiégés. Aussitôt la flotte d'Alexandre entoure les murailles et les attaque avec le soutien des engins situés
sur la chaussée. Les Tyriens réparent toutes les brèches
et construisent de nouveaux murs intérieurs. Les vaisseaux
sont attachés deux par deux pour augmenter la stabilité.
Des envoyés de Carthage viennent apporter la mauvaise nouvelle.
Leur cité est en guerre et se défend contre Syracuse
qui a débarqué des troupes en Afrique. Les assiégés
envoient par mer nombre de femmes et d'enfants et se sentent plus
fort contre les assiégeants. Ils font tomber sur les vaisseaux
des poutres équipées de grappins et sur les soldats
du sable brûlant qui glisse sous la cuirasse. Les Tyriens font
la fête et enivrés, sortent leur flotte et foncent sur
une trentaine de petits navires séparés du reste de
la flotte. Alexandre averti fait venir le gros de sa flotte vers le lieu du combat et la
poursuite commence. Les Macédoniens ne peuvent rentrer dans
le port mais ils prennent ou coulent presque tous les vaisseaux qui
étaient sortis.
Après deux jours de repos, les Macédoniens repartent
à l'attaque. Alexandre est pressé d'en finir et d'aller conquérir l'Egypte.
Les vaisseaux et les machines, sur ce qui est devenu un isthme, s'avancent
vers les murailles. Alexandre est au premier rang, au sommet d'une tour, très proche des
murs, et fait l'objet de nombreux tirs. Par des ponts volants, les
soldats d'Alexandre franchissent les murs. Cette attaque balaie les défenseurs,
pendant que les béliers démolissent les remparts et
que la flotte pénètre dans le port. Alors les Tyriens
sont perdus. Alexandre ordonne de tuer tous les habitants sauf ceux qui sont réfugiés
dans les temples. Les Sidoniens qui participent au combat au côté
d'Alexandre,
protègent les assiégés et en emportent sur leurs
vaisseaux jusqu'à Sidon. Alexandre fait pendre 2 000 jeunes
gens qui ont survécu aux combats. Les envoyés de Carthage
sont autorisés à repartir saufs mais avec une déclaration
de guerre. 30 000 Tyriens sont vendus comme esclaves.