Aprés la guerre d'Espagne,
le traité d'Utrecht en 1713, avait ordonné à la France
et à son roi, Louis XIV, de céder l'Acadie, Terre Neuve
et les territoires de la baie d'Hudson à son ennemi de toujours
: l'Angleterre. Il faut dire que la colonie française n'était
forte que d'environ 15 000 à 16 000 colons. Une pécadille
face aux 200 000 anglais présents sur ces nouvelles terres, sur
ce nouveau continent comme on aimait l'appeler dans les cours d'Europe.
L'Angleterre avait vite vu, que son expansion se ferait au-delà
des mers, elle avait donc décidé de chasser les Français
partout où ceux-ci étaient présents. Que cela soit
aux Indes ou en Amérique. En juin 1755, sans aucun préalable
et déclaration de quelque sorte, l'escadre anglaise de l'Amiral
Boscawen captura plusieurs bateaux français à l'entrée
du fleuve Saint-Laurent. Louis XV avec la guerre de 7 ans, n'a pas les
moyens de lutter sur tous les fronts. Il lui faut choisir entre le front
européen ou le front américain. L'ennemi anglais, quant
à lui, a décidé de livrer bataille sur le front américain,
il est vrai que son allié prussien peut trés bien s'occuper
des batailles en Europe. La Grande-Bretagne peut donc concentrer ses efforts
sur le nouveau continent.
En mars 1756, Louis XV nomme
le marquis Montcalm, commandant en chef des troupes de Nouvelle-France.
Ce dernier est un bon stratège, il gagne quasiment toutes les batailles.
Mais peu à peu, les défaites succèdent aux victoires.
A partir de 1758, une forte expédition anglaise s'empare de Louisbourg,
puis de Fort-Frontennac et enfin de Fort Duquesnne. Le canada français
est isolé, il manque de tout : d'hommes, d'armes, de munitions,
de vivres...
L'Angleterre a tiré
ses plans. Deux attaques doivent avoir lieu, l'une contre Québec,
l'autre contre Montréal. Si les deux villes tombent, autant tirer
un trait sur la Canada, se disent les français. A Versailles, la
cour et le roi sont au courant des dangers qui guettent les colons. Louis
XV veut conserver ses colonies mais il n'en a pas les moyens militaires.
De plus, il a peur que les renforts qu'il pourrait envoyer soit interceptés
par la flotte anglaise, reine des mers. Il doit donc se résigner
à l'abandon. Il donne ordre aux troupes outre-mer de se débrouiller
seules, sans aide. Autant les condamner tout de suite.
Sur place, la défense tente de s'organiser. Montcalm décide
de défendre une partie du territoire avec force, plutôt que
tout le territoire mais faiblement. La paix revenue, la France pourra
régner sur un territoire, espère t-il !
Wolfe, le général
anglais, décide de faire le siège de Québec. En mai
1759, il envoit une flotte accompagnée de 25 000 hommes et plus
de 2 000 canons. Vaudreuil, gouverneur de la France est au courant de
ce siège. Il l'a appris par des prisonniers anglais. Mais ce n'est
pas un militaire et encore moins un fin stratège. Il ne donne aucun
ordre pour renforcer les garnisons.
Québec est livrée à elle-même, les Canadiens
affluent pour défendre la place. Montcalm profite de la situation
de la ville. En effet, celle-ci est sur une hauteur, ce qui facilite sa
défense. Il ordonne d'ériger une ligne de retranchements
avec des casemates et des mini-places fortes le long du fleuve Saint-Laurent.
Il garnit les redoutes avec ses canons et ses 13 000 hommes.
Le 26 mai, il lance des brûlots contre la flotte anglaise. Rien
n'y fait. Il ne peut déserrer l'étreinte.
Les premiers boulets anglais
commencent à tomber sur Québec. Wolfe lance alors sa première
attaque. Les habits rouges enlèvent les premières redoutes
mais buttent contre les défenses françaises en voulant gravir
la pente. C'est un échec. Wolfe décide alors de bombarder
sans temps mort la ville. Il va y instaurer une terreur permanente. Cela
dure jusqu'en août. Montaclm se sachant en infériorité
évite pendant plus de trois mois la bataille décisive que
veut tant le général anglais.
Le 10 septembre 1759, les Anglais découvrent un passage dans les
lignes françaises. Certes étroit mais assez grand pour semer
la panique parmi les défenseurs. C'est un simple sentier à
peine à 3 kilomètres de la ville de Québec, ce sentier
débouche sur une plaine qui domine la ville. Pendant la nuit du
13 septembre, des barges déposent environ 5 000 hommes avec deux
canons. Montcalm décide d'affronter les Anglais avant qu'ils n'arrivent
sur le plateau. Mais les troupes françaises attaquent dans le plus
grand désordre, la mitraille anglaise à vite raison des
assauts Français. Wolfe prends alors l'avantage et lance ses habits
rouges à la charge, baïonnettes en avant !!!
Les Français sont en
déroute, ils fuient vers la ville. Wolfe a été blessé,
mortellement. Montcalm qui, lui aussi, a été touché
mourra deux jours plus tard. Les anglais se lancent à la poursuite
des fuyards et enfoncent les points de résistances les uns aprés
les autres. La panique a gagné les rangs français. Ramezay,
le nouveau commandant de la place, a reçu de Vaudreuil l'ordre
de hisser le drapeau blanc. Les bombardements continuent et la ville a
encore quelques 2 000 hommes en garnison plus 4 000 personnes y vivant,
où s'y terrant, au choix. Le 17 septembre Ramezay cède,
plus aux supplications des hommes et femmes de Québec qu'à
l'ordre du gouverneur. Il transmet des propositions de capitulation aux
anglais. Le commandement anglais est surpris et accepte avec plaisir cette
reddition. En effet, les Anglais n'avaient pas encore dressé une
seule batterie. Le 18 septembre Québec capitule officiellement.
Les Anglais sont possesseurs de la ville. Les Français se regroupent
sur Montréal qui tombera un an plus tard.
C'est la fin de la Nouvelle-France.
Le 10 février 1763, la traité de Paris décide de
la cession par la France à l'Angleterre de l'Acadie, du Canada,
de Terre-Neuve et de Cap-Breton ainsi que toute la contrée qui
s'étire sur la rive gauche du Mississipi.